Accueil Culture «D’art et d’amour sous le ciel de Carthage» de Jamel Chaouki Mahdaoui à la galerie Saladin : Une œuvre messianique… secret d’une jouvence

«D’art et d’amour sous le ciel de Carthage» de Jamel Chaouki Mahdaoui à la galerie Saladin : Une œuvre messianique… secret d’une jouvence

 

L’exposition d’art «Hymne au ciel de Carthage» propose «une œuvre messianique écho des temps anciens. Elle est née du souci artistique de créer des œuvres d’art prégnantes aussi bien sur le plan esthétique que thématique», c’est ainsi que l’artiste-plasticien Jamel Chaouki Mahdaoui, auteur de la signature JCM, présente sa nouvelle exposition personnelle «D’art et d’amour sous le ciel de Carthage» qui se tient à la galerie d’art Saladin-Sidi Bou Saïd du 18 novembre au 28 décembre 2023.

A la beauté botanique épousant en harmonie les couleurs emblématiques du village Sidi Bou Said, l’écrin mythique de Saladin  s’est paré de ses plus beaux atours pour accueillir, sur tapis rouge, samedi 18 novembre, jour du vernissage, un monde cosmopolite venu découvrir avec enthousiasme attentionné ce que leur réserve l’artiste protéiforme nourri d’art et d’amour, deux éléments indissociables dans sa vie, son vécu et ses créations.

«Hymne au ciel de Carthage est un hommage au ciel de Carthage, l’irremplaçable ciel de Tunisie, sous lequel je me suis épanoui sur tous les plans, notamment artistique et émotionnel, car je me considère comme un enfant de la genèse carthaginoise», avoue-t-il avec fierté.

En parcourant les lieux bercés par la musique qui l’accompagne dans son acte créatif-créateur, les œuvres en techniques mixtes (moyens et grands formats) pour ne citer qu’ «Âmes dansantes», «Les sceptres», «Au royaume de l’inaccessible» «Cosmogenèse», «l’Arbre de vie », « Enigma» forment une escapade esthétique et visuelle où le visiteur plonge dans «les tendres échos chromatiques, les moindres pulsions ou émois, émanant d’un artiste en quête perpétuelle de l’essence ultime des choses, des êtres et de l’univers» comme le décrit si bien Mohamed Ben Aderrazzak dans l’édito du catalogue.

Ainsi, tout au long de cette évasion aux couleurs chaudes et froides à la fois, dorlotées ici et là par la lumière des bougies qui trônent joliment dans tous les coins et recoins des lieux, ce sont les signes et signatures de son éthique fondatrice révélant la richesse de sa pluridisciplinarité : artiste-peintre, critique d’art, auteur, philosophe, poète… et, à sa manière, un fervent défenseur de l’âme humaine.

Avec des formes énigmatiques prenant ses couleurs fétiches qui libèrent la lumière comme dans «Vision cosmique», «Le règne de l’intemporel», «Mangrove», «El Kahina», il pousse, dans l’admiration et l’émerveillement de l’assistance, à la réflexion et à l’interprétation de ce qui se cache au cœur de son univers nébuleux et des visages qui émergent dans son art abstrait : l’essence de l’existence, de la naissance, des êtres, de l’univers… guidé toujours par cet attachement «à la Matrice qui a fait l’Humanité», révèle le Maître spirituel de l’espace pictural.

Et même si la beauté de ses toiles relève du mystère, les amateurs d’art présents n’ont pas manqué d’avouer qu’une certaine connivence s’était installée entre eux et les toiles exposées. Car ce qui accroche c’est cette sensibilité de l’artiste aux multiples talents face à ce qui l’entoure dans son environnement proche ou lointain et qu’il exprime dans sa peinture en réinventant son art qui est «l’expression de tout un cheminement de vécu entre blessures et écorchures, rires et autodérisions dans un monde où l’amour espiègle via l’art s’évertue à détrôner la raison pure», note l’enfant de Carthage.

Genèse de l’esprit nouveau

L’esprit de cette exposition c’est «la pluralité fusionnelle des arts en mêlant l’art plastique, l’installation, le catalogue de l’artiste, la musique, l’art décoratif, l’affiche, la photographie… car tous ces éléments forment le vocabulaire plastique et la personnalité entière de Jamel Chaouki Mahdaoui dont les œuvres ont été, depuis plus de 45 ans, le témoin de son désir ardent de saluer d’autres rives en laissant transporter l’œil d’esthète sur une autre planète, un monde ancien où rien n’est semblable à ce que l’on voit tous les jours, avec de surprenantes scènes de couleurs, d’images voire de sons», a mentionné l’agent artistique et commissaire de l’exposition Mejda Mahdaoui, la muse et la compagne de route de JCM.

Pour Ridha Souabni, directeur général et maître des lieux, de mémoire artistique, cette exposition «marque déjà le début d’une nouvelle année en portant un souffle à la fois nouveau et novateur». Le galeriste chevronné s’exprime avec émotion : «Je pense qu’elle aura certainement écho à plus d’un égard car c’est une exposition qu’on peut aborder avec une curiosité mêlée de respect et d’excitation face au talent exceptionnel d’un artiste singulier à tous points de vue».

Si Salvador Dali parlait en son temps de la naissance de l’homme nouveau, le Carthaginois Jamel Chaouki Mahdaoui parle, lui, de «la genèse de l’esprit nouveau». Ainsi, même si la métaphore de son recueil artistique «Immanence et Transcendance» cadenassé, installé au sol, surplombé et bercé d’en haut par les «Ovoïdes célestes», peut choquer ou déranger certains esprits, cette subtile orchestration artistique, révèle une visiteuse, qui sort des sentiers battus, est surprenante émanant d’un artiste qui s’insurge contre la banalisation de l’art et la négligence de ceux qui sont aux rênes de la culture, et qui ne sont rien de plus que des «touristes culturels».

Pour lui, c’est «toute une symbolique gravitant autour des thèmes de l’amour, de la paix, de la poésie et de la philosophie et bien loin de tous les discours haineux qui ne cessent de noircir nos horizons au quotidien et qu’il nous faut exorciser par tous les moyens et justement par l’art qui est une noble et non moins belle opportunité de contrecarrer la misère sous tous ses aspects». Et c’est là le secret de jouvence de son œuvre messianique : Justice à la Culture par devoir de Mémoire. Jamel Chaouki Mahdaoui s’explique «c’est un tandem esthétique à la fois visuel et acoustique fondé sur ma ferme volonté de toujours aborder la vie d’une manière frontale… sans demeurer dans l’attente d’un quelconque miracle céleste…».

Sarra BELGUITH
(TAP)

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